Parfois on serait tenté de tout effacer,
Comme l’enfant qui avec son coude,
Efface d’un trait de son ardoise,
Si on effaçait tout depuis le début,
L’univers, les mondes qu’il contient, toutes nos vies et les vies disparues,
Tout ce que les hommes ont pu gribouillé,
Des erreurs, des hontes, mais aussi tant de beautés,
Tentés qu’ils étaient de tout recommencer,
Comment effacer, ses peines et ses amours,
Qui se sont gravés dans notre esprit et notre cœur,
Au compte goutte, peu à peu au fil des jours
S’évertuer à gommer tout ou une partie de son passé,
C’est vouloir priver sa mémoire de tant d’images,
En s’échappant du réel pour un lointain mirage.
Faut-il vraiment tout reconstruire de sa vie,
Alors que certains jours n’ont pas eu de prix....
Ce serait se renier, plus pire que de mourir !
Et l’enfant, lui, sans rien demander à personne,
Avant même que soit tracé le chemin de sa vie,
A dessiné pour nous sur son ardoise un baiser…..
Pour tout cela, disons lui de jamais rien effacer